Les conseillers financiers se préparent à faire face aux retombées d’une année fiscale sans précédent et à recevoir des appels de clients susceptibles d’être confrontés à des factures fiscales élevées ou à la perspective d’un contrôle.
Selon les données du gouvernement fédéral, l’Agence du revenu du Canada (ARC) a traité 26,4 millions de déclarations de revenus de particuliers au 10 mai, dont plus de 6,4 millions de personnes doivent un total de plus de 32,6 milliards de dollars, soit une moyenne de 5 062 dollars par personne.
Selon Jamie Golombek, directeur général de la planification fiscale et successorale à la Banque Canadienne Impériale de Commerce à Toronto, la grande préoccupation est que certaines des personnes qui ont reçu des prestations fédérales au cours de la période COVID-19, sans que les impôts soient retenus à la source, pourraient avoir à payer des factures fiscales élevées à un moment où elles doivent encore faire face aux répercussions financières de la pandémie.
Les conseillers peuvent offrir des conseils sur la manière de rembourser ces factures et, dans les mois à venir, offrir un soutien à ceux qui entendent parler des auditeurs de l’ARC.
« Si j’avais un client qui n’avait pas les moyens de payer ses impôts, je lui demanderais d’examiner ses finances, son budget, et de voir s’il est possible d’échelonner les paiements. Dans de nombreux cas, c’est possible », déclare Kim Moody, directeur général et directeur du service de conseil fiscal canadien chez Moodys Tax Law LLP à Calgary.
« Il est toujours préférable d’être proactif avec l’ARC plutôt que réactif », ajoute-t-il. « Effectuez des paiements et soyez francs avec eux. Si vous parvenez à entrer en contact avec un agent de recouvrement de l’ARC, vous pouvez dans de nombreux cas proposer d’effectuer des paiements sur [over the course of] six mois ».
Les conseillers peuvent également signaler à leurs clients que cette année, l’ARC accorde une exonération d’intérêts sur les soldes impayés aux Canadiens qui ont déposé leur déclaration dans les délais, dont le revenu imposable est inférieur à 75 000 dollars et qui ont perçu des revenus au titre d’au moins un des plans de remplacement du revenu d’emploi mis en place à la suite de la pandémie.
En outre, les conseillers dont les clients risquent d’avoir une lourde facture fiscale doivent prendre du recul et déterminer comment cela affectera leurs objectifs financiers à long terme et leurs plans de retraite, explique M. Golombek.
« Les clients doivent avoir une vue d’ensemble de la situation et [tell them]Vous savez, il y a un contretemps. Il s’agit d’une dépense imprévue, mais tout comme un toit qui fuit ou une réparation de plombier qui sort de nulle part, nous pouvons l’ajuster dans le plan, et il y a peut-être des choses que nous pouvons faire à l’avenir, comme réduire les dépenses discrétionnaires ou être plus agressifs dans le portefeuille pour les années à venir », ajoute-t-il.
Jason Pereira, associé et conseiller financier principal chez Woodgate Financial Inc. une société de planification financière sous l’égide d’IPC Securities Corp. à Toronto, affirme que les conseillers peuvent aider les Canadiens à déterminer les options qui s’offrent à eux pour payer une facture fiscale, que ce soit par le biais de liquidités, de comptes d’investissement ou d’un endettement.
Par exemple, il affirme qu’il peut être préférable de payer la facture immédiatement, même si cela implique de s’endetter personnellement, plutôt que de payer l’ARC au fil du temps en raison du taux d’intérêt élevé que l’ARC applique aux impôts en souffrance.
Les conseillers doivent également préparer leurs clients à l’éventualité de questions de la part de l’ARC et d’un contrôle. M. Moody explique que les auditeurs disposent de trois ans à compter de la date de l’avis d’imposition pour lancer un examen, mais qu’en général, un audit a lieu entre un et deux ans après le dépôt de l’avis d’imposition.
À moins qu’il ne s’agisse de questions de routine, le conseiller doit faire appel au comptable du client ainsi qu’à un juriste pour les audits, qui peut veiller à ce que les droits des clients soient protégés et à ce que les clients ne donnent pas aux auditeurs des informations qui pourraient compromettre leur capacité à présenter une argumentation juridique.
À cet égard, M. Golombek s’attend à ce que l’application de la législation soit renforcée cette année.
« La plupart des demandes de [the Canada Emergency Response Benefit] et d’autres prestations de [pandemic-related] ont été payées automatiquement sans aucune vérification. C’est l’occasion pour eux de revenir en arrière et d’examiner vos revenus », explique-t-il. Ils pourraient poser des questions et revenir en disant : « Il semble que vous ne répondiez pas aux critères de qualification. Pourriez-vous nous envoyer la documentation ?
Un autre domaine susceptible de susciter des questions de la part de l’administration fiscale cette année est un sujet avec lequel de nombreux contribuables ne sont pas très familiers : la déduction des dépenses liées à leur espace de travail à domicile. Si de nombreuses personnes ont choisi l’option offerte aux contribuables cette année de demander un taux forfaitaire pour ces dépenses, d’autres ont effectué un calcul plus long.
Si ces dépenses sortent de l’ordinaire, les contribuables peuvent avoir des nouvelles de l’ARC, explique M. Golombek, qui ajoute qu’un conseiller peut intervenir si la question est quelque chose que le client n’a pas envisagé.
Compte tenu des difficultés rencontrées au cours de l’année écoulée, les conseillers insistent sur le fait qu’il est temps d’aider les clients à commencer à planifier leur déclaration d’impôt pour 2021, qui doit être présentée en avril prochain, ainsi que toutes les dépenses liées à la poursuite du versement des prestations.
M. Pereira explique que la situation de chaque client doit être examinée en fonction de sa situation et des prestations gouvernementales qu’il peut recevoir et qu’il doit réclamer pour déterminer le pourcentage de revenu qu’il doit mettre de côté.
« La réalité, c’est que si l’on arrive à [next year], la plupart des possibilités d’agir sur les impôts ont déjà disparu », explique-t-il.
(source de l’article : https://www.theglobeandmail.com/investing/globe-advisor/advisor-news/article-dealing-with-the-effects-of-a-challenging-tax-year/)