N’attendez pas la période des impôts pour préparer vos dossiers.
Vous travaillez à votre compte? Mieux vaut consulter un CPA avant la période des impôts pour mettre en ordre vos dossiers… et vos finances!
Il peut être complexe de préparer sa déclaration de revenus, surtout quand on travaille à son compte. En rencontrant un CPA avant de préparer votre déclaration de revenus – ou, mieux encore, quelques mois avant –, vous pourrez vous préparer adéquatement. De cette manière, vous éviterez les maux de tête, les frais de retard et l’omission de déductions. Voici les étapes à suivre.
1. MISER SUR LA SIMPLICITÉ
Selon Bob Gore, CPA, de Robert Gore & Associates Chartered Professional Accountants, ceux qui se lancent en affaires font souvent l’erreur d’aller un peu trop vite. « C’est tout feu, tout flamme! J’y vois surtout un problème d’organisation et de structures. L’entrepreneur se précipite, pensant à tort devoir s’organiser de telle ou telle manière. »
Bob Gore recommande de commencer par communiquer avec un CPA, qui saura indiquer à l’entrepreneur les formulaires à remplir relativement aux revenus tirés d’un travail indépendant, dont le formulaire T2125, État des résultats des activités d’une entreprise ou d’une profession libérale. Quant à lui, l’entrepreneur doit expliquer la nature de ses activités à son CPA, qui pourra ainsi mieux l’éclairer sur le suivi des dépenses et sur les obligations d’ouverture d’un compte de TPS/TVH (ou d’un compte de la taxe de vente provinciale, le cas échéant, puisque la TVH n’est pas perçue dans toutes les provinces). Le CPA aidera l’entrepreneur à y voir clair et à s’inscrire aux registres, le cas échéant.
2. METTRE DE L’ARGENT DE CÔTÉ POUR LES IMPÔTS ET LES TAXES
Habitué au prélèvement automatique des impôts et des cotisations à l’assurance-emploi, au RPC ou au RRQ, selon le cas, le salarié qui devient travailleur autonome risque d’oublier les acomptes provisionnels dus tous les trimestres.
En effet, au bout d’un an, « si votre impôt à payer est supérieur à 3 000 $ (et à 1 800 $ pour le Québec), les autorités fiscales s’attendront à recevoir chaque trimestre des acomptes provisionnels », explique Colleen Gibb, FCPA, cofondatrice du cabinet Gibb Widdis, faisant remarquer qu’il peut en résulter un problème de liquidités.
Bob Gore, lui, vous rappelle de garder de côté la TPS et la TVH (ou la taxe de vente provinciale) perçues auprès de vos clients, car vous devrez verser aux autorités fiscales les taxes en question, selon diverses modalités et calculs, que votre CPA pourra vous expliquer. Par exemple, au Québec, l’entrepreneur perçoit la TPS et la taxe de vente du Québec (TVQ).
Selon Colleen Gibb, un CPA peut vous aider à préparer un budget et à prévoir assez de réserves pour ne pas manquer de liquidités. « À mon avis, la plupart des travailleurs indépendants y arrivent très bien, à condition de voir venir les paiements. »
Rappelons qu’il faut déclarer ses revenus et payer ses impôts à temps pour éviter des intérêts et des pénalités.
3. OUVRIR UN COMPTE DE TPS/TVH (TVP)
En tant que travailleur autonome, dans la plupart des cas, vous n’avez pas forcément besoin d’un numéro d’entreprise, du moins pour commencer. Le moment venu, vous devrez établir s’il y a lieu de vous inscrire pour ouvrir un compte de TPS/TVH (ou, le cas échéant, un compte de taxe de vente provinciale [TVP]). Au Québec, vous aurez aussi un numéro d’entreprise (NEQ) à demander. Partout au Canada, le numéro de TPS/TVH (TVP) est facultatif tant que le chiffre d’affaires annuel n’atteint pas 30 000 $.
Cela dit, Bob Gore déplore que l’inscription soit souvent négligée : « Les taxes payées sur les charges deviennent alors un coût plutôt qu’un élément qui pourrait être recouvré », dit-il, grâce aux crédits de taxe sur les intrants (CTI). Pour éviter cet écueil, le travailleur autonome peut consulter un CPA, qui lui indiquera s’il lui faut un numéro d’entreprise et un compte de TPS/TVH (TVP) et lui montrera la marche à suivre.
4. ASSURER UN SUIVI DES DÉPENSES
Il peut être difficile de s’habituer à consigner les dépenses au fur et à mesure.
« La clé, c’est de conserver soigneusement toutes les factures et tous les relevés bancaires et relevés de carte de crédit à l’appui », précise Bruce Ball, FCPA, vice-président, Fiscalité, à CPA Canada.
Cette saine habitude simplifiera votre travail de préparation des comptes et de déclaration de vos revenus, et vous évitera d’avoir à retracer chacun des achats faits à titre professionnel durant l’année, une tâche laborieuse.
L’idéal est d’ailleurs de maintenir une séparation nette entre vos dépenses d’entreprise et vos finances personnelles.
« Réservez à votre entreprise un compte bancaire distinct et des cartes de débit et de crédit séparées, conseille Colleen Gibb. En cas d’audit, en général, l’ARC ne regardera que ces comptes et les relevés correspondants. »
5. CONNAÎTRE LES DÉPENSES DÉDUCTIBLES
Si l’entrepreneur a tout intérêt à se doter d’un système de suivi des dépenses, il doit aussi connaître les déductions correspondantes.
Un CPA peut faciliter la conversion de dépenses auparavant dites personnelles (bureau à domicile, véhicule, etc.) en dépenses d’entreprise pour maximiser le montant des déductions. Bob Gore vous invite à consigner le tout, dans une simple feuille Excel ou un logiciel comme Quicken Home & Business, selon vos préférences.
« L’essentiel est de vous organiser et d’assurer un suivi systématique de vos dépenses pour pouvoir les déduire de vos revenus d’entreprise et éviter qu’elles soient traitées comme des dépenses personnelles », insiste-t-il.
De toutes les dépenses déductibles, ce sont les frais de repas et les frais de représentation qui font l’objet des plus nombreuses restrictions. Colleen Gibb rappelle que, en général, « seulement 50 % des frais de représentation sont déductibles ».
Elle vous conseille, si vous allez au restaurant avec quelqu’un dans le cadre de vos activités professionnelles, de classer le reçu après avoir écrit au verso le nom de la personne, ses fonctions et la nature des discussions. Sachez que pour ce type de dépense, l’ARC n’accepte pas les relevés de carte de crédit.
UN BON INVESTISSEMENT
Certains hésitent à aller chercher des conseils longtemps avant la période des impôts, mais les avantages sont considérables.
« Même une discussion d’une heure avec un CPA vous sera profitable, assure Colleen Gibb. Vous saurez à quoi vous attendre, quoi préparer et quoi surveiller. »
(source d’article: https://www.cpacanada.ca/fr/nouvelles/canada/2022-01-28-impots-travailleur-autonome)